Le changement du tour de table ou du propriétaire d’un établissement bancaire n’est pas une opération anodine comme dans n’importe quel autre secteur d’activité.
Les dernières reconfigurations capitalistiques observées dans le secteur bancaire sont le signal annonciateur d’un début de mutation progressive et sereine d’un secteur dont pourtant la structure s’est quasiment figée depuis quelques décennies, à l’exception de quelques réajustements. Étant un des acteurs principaux censés accompagner la transformation structurelle de l’économie marocaine, le secteur bancaire était voué lui aussi à opérer sa propre transformation pour s’adapter aux nouvelles réalités du marché aussi bien sur le plan domestique qu’à l’international.
Les opérateurs économiques marocains, surtout dans les services et l’industrie, présentent un profil différent de celui d’il y a 20 ou 30 ans. La forte présence des entreprises marocaines sur le plan continental et leur connexion aussi et de plus en plus à des chaînes de valeur et écosystèmes mondiaux, dont certains sont des métiers nouveaux, ont forcément des besoins d’un nouveau genre y compris en matière de financement. Si, en plus, les acteurs du système bancaire sont mieux ancrés qu’avant dans leurs réalité et environnement, à travers des capitaux nationaux, cela ne peut qu’apporter un avantage de plus en termes de proximité et de partage de visions stratégiques collectives…