Un parti politique qui choisit le format de la lettre ouverte au lieu du Parlement, où il est pourtant représenté, atteste lui-même son indigence à utiliser les voies institutionnelles qui lui sont ouvertes. Les instances du PPS, avec leur récente lettre ouverte adressée au chef de gouvernement, reconnaissent ainsi, devant l’opinion publique, l’inefficacité de leurs propres élus au sein du Parlement et leur incapacité à remplir la mission pour laquelle des citoyens leur ont donné leurs voix. Après ça, quelle crédibilité pourraient avoir ces élus auprès de leur électorat ?
La technique de la lettre ouverte, bien que souvent utilisée pour attirer l’attention médiatique et mobiliser l’opinion publique, demeure un moyen informel et symbolique qui ne peut se substituer aux processus rigoureux et légitimes du débat parlementaire.
En brandissant sa lettre ouverte, le PPS dévoile et avoue de lui-même son incapacité à naviguer dans le cadre institutionnel, une lacune qui pourrait suggérer une faiblesse organisationnelle ou un déficit de leadership.
Les voies et arcanes parlementaires, bien que parfois complexes et frustrantes, sont conçues pour permettre un dialogue structuré, des débats approfondis et une prise de décision fondée sur des règles et des procédures claires. Ignorer cette voie au profit d’une approche plus «théâtrale» mine la crédibilité du parti et renforce l’idée qu’il est plus adepte du coup d’éclat et du spectacle populiste que du débat institutionnel et dûment argumenté.
En outre, cette technique peut refléter un manque de respect pour les institutions démocratiques et leurs mécanismes. En optant pour la lettre ouverte, le PPS, volontairement ou sans le savoir, dévalorise en fait le rôle du Parlement et des parlementaires, à commencer par les siens, et au final rabaisse la démocratie représentative, les institutions et surtout le parti lui-même aux yeux de l’opinion publique. Une balle dans le pied…