EditorialUne

Banques 3.0

© D.R

Avec la mise en marche effective de la stratégie dite d’inclusion financière, les autorités monétaires amorcent en fait ce qui risque d’être la troisième grande étape cruciale de l’histoire du secteur financier marocain après la marocanisation dans les années 60 et 70 et le désencadrement du crédit dans les années 90 du siècle dernier.
L’élargissement de la population ayant accès à des outils de paiement modernes ne se fera pas seulement à travers les banques dans leur configuration classique mais grâce surtout à de nouvelles catégories d’acteurs. Les opérateurs télécoms et les entreprises spécialisées dans les IT en particulier auront désormais un rôle central dans la nouvelle cartographie financière du Maroc car ils ont la maîtrise des technologies.

Mais leur manque d’expertise des métiers de la finance imposera à ces acteurs technologiques d’aller à la recherche de partenaires financiers, probablement des banques, pour pouvoir apporter les solutions et les produits adaptés à un nouveau type de clientèle. Ce mariage entre la finance et la technologie, appelé communément dans le jargon les Fintech, imposera également à l’autorité monétaire suprême, en l’occurrence Bank Al Maghrib, d’actualiser et de faire évoluer ses textes et sa réglementation. Les règles classiques, valables encore à ce jour, ne sont pas adaptées à des services financiers de nouvelle génération. Tout l’enjeu de l’inclusion financière n’est pas dans le déploiement des solutions et produits mais dans la capacité de la Banque centrale et surtout du législateur marocain, les élus entre autres, à faire preuve de courage et de pousser les lignes encore plus loin en dépit des résistances aux changements qui ne manqueront pas
de surgir…

Articles similaires