Editorial

Bienvenue M. Zapatero

© D.R

Pour nous, souhaiter la bienvenue à José Luis Zapatero pour sa première visite au Maroc – son premier voyage à l’étranger – en tant que président du gouvernement espagnol, est une évidence dictée par l’estime que nous lui vouons et un plaisir que nous ne dissimulons pas.
Nous n’allons pas verser à son égard, dans une espèce de béatitude puérile, qui serait au moins proportionnelle aux souffrances gratuites que nous a infligées son prédécesseur, mais nous tenons à saluer en lui un interlocuteur crédible et patriote qui va contribuer à remettre les relations bilatérales entre les deux pays sur les rails de la coopération, du bon voisinage et de l’amitié.
Son élection ne va pas faire disparaître d’un coup de baguette magique les problèmes qui existent entre nous. Nous en sommes conscients. Mais au moins les problèmes objectifs auront, de part et d’autre, un traitement méthodologique, sérieux et responsable. Et les problèmes subjectifs, nés de la suffisance, de l’arrogance et du mépris à notre égard de la part de José Maria Aznar se dissiperont comme le sombre et le peu avantageux nuage qu’ils étaient.
José Luis Zapatero incarne pour nous le visage de l’Espagne que nous aimons. Moderne, généreuse, apaisée, ouverte sur l’avenir et qui assume sans complexe aucun son passé. C’est aussi une Espagne qui a une vision méditerranéenne constructive et, dans son cadre, elle joue un rôle majeur. C’est également une Espagne fraternelle qui tourne résolument le dos aux dérives démagogiques, racistes et xénophobes. Et c’est, finalement, une Espagne, justement par les valeurs qu’elle incarne désormais, et que nous partageons, qui est une partie intégrante et décisive de l’avenir de notre pays.
José Maria Aznar avait mis les médias de son pays dans une sphère d’influence qui a été sanctionnée par son échec électoral. Il a payé le prix démocratique qu’il fallait pour avoir réduit le champ de l’autonomie de certains médias en les enrôlant dans des affaires haineuses qui ne sont pas les leurs. Au Maroc, cela a donné lieu à un long et pénible procès en justice, l’affaire du Comité Cembrero , où ces dérives ont été exemplairement jugées. Sur ce plan, nous espérons, également, un retour à la normale avec un exercice sain et professionnel de la responsabilité médiatique.
L’euphorie est, toujours, mauvaise conseillère. Nous avons, aujourd’hui, sur la table des dossiers qui sont en panne depuis au moins huit ans. Il faut rattraper le temps passé pour que l’Espagne retrouve, chez nous, un poids économique digne de la vitalité de son économie, une influence culturelle créative et une utilité sociale solidaire qu’elle est en mesure d’avoir en tant que pays voisin et ami, avec lequel tout devrait nous unir. Mais tout cela se travaille dans la constance et la sérénité. Désormais, nous pouvons dire que ces conditions pour la libération des énergies positives communes sont réunies. Il faut vite passer à l’action.

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