Le Maroc a commencé à prendre un peu plus au sérieux la pandémie de grippe porcine. Il était temps. L’étau peut se resserrer davantage sur le Royaume, car le pays, au carrefour des continents, est véritablement ouvert aux quatre vents. Le cas de grippe localisé à Sebta est un signal d’alerte non négligeable. Souvent, au nom d’une fatalité bien ancrée dans notre culture, on a fait peu de cas de vrais dangers de santé publique qui ont inquiété le monde entier. Les exemples sont nombreux. Considérant que la vie est, in fine, entre les mains de Dieu, nous avons parfois tendance à laisser le destin prendre en charge les choses. Entre le Nord et le Sud de la planète, la vie ne semble pas avoir la même valeur. En vérité, cette frontière recoupe des réalités diverses. Mais tout change. Le rapport à la démocratie, à la citoyenneté, aux droits de l’Homme, etc. Pour la caricature : une vie au Darfour ne semble pas valoir une vie au nord de l’Europe. Le compte n’y est pas. C’est pour cela, que des pays intermédiaires comme le nôtre montreront davantage leur volonté d’intégrer le rang des nations politiquement «civilisées», attachées aux valeurs universelles de démocratie, en faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour ne concéder aucun millimètre, aucune «vie», à ce fléau ravageur. Le destin hésite toujours face à l’organisation.