Fin 2009 nous aurons une TV amazighe. C’est officiel. Une télévision publique généraliste avec un cahier des charges, de vrais programmes, une production, un pluralisme, etc. À l’évidence cela ne semble pas être fait dans la logique de ce que nous avions parfois connu par le passé: une chaîne thématique-alibi, une de plus, qui sert juste à étoffer l’offre globale sans dégager de nouveaux moyens financiers dédiés. Ces chaînes, censées enrichir le paysage médiatique, l’appauvrissaient en fait puisqu’elles préemptaient les ressources de chaînes existantes. La multiplication s’avérait être une soustraction. Une algèbre bien marocaine. Et tout cela tirait la moyenne générale vers le bas. L’audiovisuel public a beaucoup pâti de cette situation qui a, objectivement, obéré son avenir. Sur la télévision amazighe, ni Fayçal Laraïchi voulait une chaîne de plus sans moyens ni la HACA voulait une chaîne de TV sans cahier des charges. Ni l’IRCAM, qui joue gros dans cette affaire, ne voulait, non plus, une télévision au rabais. Le ministère de la Communication a accompagné comme il a pu tout cela, alors qu’il était en transition, et le résultat risque de ne pas être décevant. Moralité : dans le domaine de la télé pour qu’une idée soit un vrai projet, il lui faut des moyens propres substantiels et une crédibilité de tous les instants. Le pôle audiovisuel public croule aujourd’hui sous le poids de chaînes plus ou moins utiles, et plus ou moins nécessaires, dans une hémorragie conséquente de forces qui anémie l’ensemble du corps de l’audiovisuel public. Il faudra peut-être revoir la stratégie !