Bonjour

Le principe même de discussions informelles avec le Polisario n’est pas totalement superflu même si les  expériences du passé nous ont démontrés les limites de ce type d’exercice. Ce qui est en jeu n’est pas de se rencontrer avec les séparatistes — cela a été fait des dizaines de fois — formellement ou informellement, la vraie question, permanente et irréfutable, est de savoir quel est le degré d’autonomie du Polisario par rapport au centre réel de décision dans cette affaire qu’est Alger pour pouvoir engager des échanges effectivement utiles avec le Maroc sur la question de l’autonomie. L’objet de toute solution politique, crédible et durable, est, désormais, — après le large soutien international qu’a obtenu la proposition marocaine — de donner corps à l’autonomie et de faire vivre ses institutions. Pour cela, Christopher Ross ne s’y trompe pas, il faut entamer assez vite des discussions approfondies et détaillées sur le partage du pouvoir entre le centre souverain et la périphérie autonome. Sur le périmètre de l’autonomie, son contenu et sa mécanique institutionnels. L’on voit bien que tout cela ne peut être véritablement approfondi qu’avec des délégués jouissant d’une parfaite légitimité, bénéficiant d’un mandat authentique, portant une idée claire et honnête sur les véritables intérêts sahraouis et ayant — et c’est pour nous le fond de la question —   un vrai projet d’indépendance et d’autonomie essentiellement vis-à-vis de l’Algérie. Sinon, revoir des délégations séparatistes captives, encadrées par des officiers de la DRS algérienne, ânonnant des slogans usés peut-être sympathique pour permettre à Christopher Ross de découvrir une réalité assez folklorique d’un conflit factice. Mais nous, dans un cadre formel ou informel, peu importe, nous restons toujours tenus par un cadre indépassable, et salué mondialement comme tel, celui de la proposition d’autonomie. La nation exige de nous la patience et l’optimisme, c’est pour cela qu’aucun processus de paix ne nous semblera lassant ou inutile.