Dans la même semaine et à 24 heures d’intervalle, le paysage culturel et le patrimoine immatériel du Maroc se sont enrichis de deux musées. Le premier, dédié à la mémoire de Casablanca, a pris place dans une des plus vieilles villas qui raconte à elle seule la longue histoire urbanistique de la métropole. L’autre nouveau musée a ouvert ses portes à Agadir pour raconter la fabuleuse saga de la reconstruction de la ville et sa renaissance après le tragique séisme de février 1960. Ces deux hauts lieux du patrimoine national sont tous deux le fruit de partenariats entre plusieurs institutions publiques, les autorités et les élus des villes et aussi quelques acteurs privés ou associatifs qui agissent plus dans un esprit de bénévolat parce que passionnés. Il est indiscutable que depuis que la Fondation nationale des musées a démarré ses activités, le nombre de musées à travers le Royaume a connu une évolution remarquable même si, il est vrai, on partait de presque rien. Mais pour l’heure, les opérateurs privés ne semblent toujours pas oser investir dans un secteur qui pourtant peut être rendu profitable comme tout autre business. Aujourd’hui, l’industrie mondiale des musées est estimée à quelque 58 milliards de dollars et, selon les projections, elle va peser 100 milliards de dollars en 2032. En 2023, 50% des musées dans le monde sont des initiatives d’opérateurs privés, particuliers ou entreprises, qui arrivent à les pérenniser économiquement parce que, de l’autre côté, il y a une demande. C’est la preuve qu’au-delà de la passion et de l’engagement, de la portée culturelle et patrimoniale, un musée peut aussi être un investissement profitable au sens économique. Tout est question de modèle et d’audace…