Challenge statistique

Pour les pouvoirs publics et particulièrement les statisticiens, un recensement est assurément l’opération de collecte de données la plus lourde et la plus compliquée de toutes.

D’où, d’ailleurs, sa fréquence de 10 ans. Globale et exhaustive, l’opération de recensement est un moment clé pour prendre une photo précise et de très haute définition de la population marocaine en couvrant tous, ou presque, les aspects de la vie quotidienne des citoyens, notamment les questions d’ordre économique et social à commencer par le comptage au sens numérique qui donne la démographie précise à un individu près.

Pour une population hypothétique de 40 millions d’habitants, si le recensement doit collecter 100 informations brutes par individu cela va générer déjà un volume data faramineux de 4 milliards d’informations auxquelles viendront s’ajouter des millions, voire milliards, d’autres issues des analyses. Lors du dernier recensement de septembre 2014, les premiers résultats sommaires n’étaient connus que 6 mois plus tard et les résultats globaux détaillés presque deux ans après.

Or aujourd’hui et plus que jamais, au vu des politiques publiques et grandes réformes stratégiques mises en marche et qui doivent être davantage accélérées étant donné les échéances qui approchent, l’Etat marocain et les responsables publics auront besoin de disposer de ces data précieuses dans des délais bien plus courts. Sans oublier qu’une donnée statistique vieille de quelques mois ou de deux ans peut déjà être dépassée, voire inutile. Heureusement aujourd’hui, les moyens financiers, humains, matériels et technologiques mis à la disposition du HCP lui permettent en toute logique de relever le challenge.