Champions régionaux

Le ministre délégué en charge de l’investissement était, il y a quelques jours, en roadshow en Espagne pour présenter la plateforme industrielle «Maroc» aux partenaires espagnols. Naturellement, le bras armé de la promotion des investissements, en l’occurrence l’AMDIE, était du voyage. Ce type d’opérations est devenu un rituel, presque une routine. Mais la nouveauté cette fois-ci, c’est que le ministre a emmené dans ses valises aussi les acteurs centraux de l’investissement en régions, à savoir les CRI représentés par leurs patrons. Parce que finalement ce sont ces derniers qui seront les interlocuteurs directs sur le terrain d’éventuels investisseurs étrangers, espagnols ou autres. Les CRI avaient donc pour objectif de «vendre» chacun sa région, ses atouts, ses infrastructures d’accueil, ses potentialités et les avantages qu’il pourrait offrir aux opérateurs. Le tout, bien entendu, à l’aune du contenu de la nouvelle Charte de l’investissement. Certes, quand un opérateur étranger décide de s’implanter dans une région, il le fait d’abord au regard de critères comme la connectivité, l’accessibilité, la disponibilité de foncier adapté ou encore la proximité d’infrastructures indispensables comme les ports, les aéroports, le chemin de fer, les autoroutes et les plateformes logistiques. Mais ce n’est pas tout et c’est là où les CRI et surtout les Régions devront désormais focaliser leurs efforts. Un investisseur étranger a plus de chances d’opter pour une région où, en plus de tout cela, il pourra trouver un tissu d’entreprises déjà développé sur lequel il pourra s’appuyer pour son sourcing. Or ce type d’écosystèmes ne peut se développer que si dans chaque région il existe des locomotives industrielles dans un ou plusieurs secteurs. Dans leur quête de l’investissement créateur d’emplois et de valeur, les champions régionaux peuvent être d’excellents arguments de vente pour les gestionnaires de territoires. Saâd Benmansour