Dans quelques jours et comme chaque année à la même période, les premières réflexions et pistes pour le budget 2025 commenceront à prendre de la place dans les échanges et discours du microcosme des affaires. Le secteur privé choisit souvent les mois de juillet et août pour préparer son document de référence en prévision du début des concertations au mois de septembre au sujet de la prochaine loi de Finances. Le cahier des propositions, ou doléances, du privé est naturellement orienté vers des sujets classiques touchant la compétitivité, le coût des facteurs, les avantages fiscaux et autres dispositifs d’aides et soutiens, notamment financiers. Mais avec la nouvelle philosophie des politiques sectorielles publiques, les préoccupations des chefs d’entreprises devront s’adapter aux nouvelles donnes. Aujourd’hui, de par le monde, les mesures de soutien aux industries ciblent de moins en moins les facteurs de compétitivité. Les analyses récentes d’organisations internationales, dont le FMI et l’OMC, ont établi que sur près de 15.000 mesures incitatives au secteur industriel prises sur les 10 dernières années, plus des deux tiers ont pour focus la transition énergétique, l’économie verte, la durabilité et la résilience climatique ainsi que les nouveaux défis comme la sécurité et la souveraineté industrielle, sanitaire, alimentaire apparus particulièrement au lendemain de la pandémie Covid. Les aspects comme le coût et la compétitivité étant ainsi relégués au second rang des priorités des politiques publiques, le tissu productif marocain est, en plus, appelé à revoir la hiérarchie de ses priorités dont une des plus urgentes est de créer des emplois durables et de manière plus massive.