Comme en juin 2018 et avril 2019, le Souverain vient une fois de plus de convoquer et présider une réunion de haut niveau, mardi 9 mai, pour faire le point sur la situation hydrique au Maroc.
Avant ça, notamment en octobre 2022, à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire d’automne, une bonne partie du discours royal devant les élus était entièrement consacrée à la question de l’eau. Parfois, comme en octobre 2017, c’est en marge d’un Conseil des ministres que les projecteurs sont braqués sur ce dossier.
Cette fréquence avec laquelle le Souverain vient personnellement aux nouvelles, invite les hauts responsables à lui faire des points d’étape précis sur la situation et leur renouvelle ses directives claires, renseigne sur le niveau d’urgence de la question de l’eau au Maroc et ce depuis des années. La question est vitale au premier degré du terme.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Le volume d’eau disponible par habitant en 1960 était de l’ordre de 2.500 mètres cubes par an. Aujourd’hui il est en dessous de la barre des 700 mètres cubes et, d’ici 2030 selon les prévisions de la Banque mondiale, il va inévitablement s’approcher des 500 mètres cubes, seuil dit du stress hydrique absolu.
C’est ce même niveau qui sera observé dans tous les pays de la région MENA mais le Maroc fait partie malheureusement d’un groupe de cinq pays qui seront les plus violemment touchés. D’où l’activisme anticipateur du Souverain qui a mené à la mise en marche, en janvier 2020, d’une stratégie intégrée dotée d’une enveloppe financière conséquente de quelque 115 milliards DH qui vient d’être rallongée d’ailleurs à 143 milliards. La problématique est là. Les solutions aussi ainsi que les financements. L’action collective devra donc suivre et vite pour éviter le pire…