1.550 milliards de dirhams ! C’est le chiffre d’affaires annuel astronomique de l’industrie mondiale des croisières. Les quelque 420 paquebots qui sillonnent les ports du monde représentent un marché potentiel de plus de 22 millions de clients et surtout génèrent plus de 1,3 million d’emplois directs sans compter les millions d’emplois indirects dans les ports où ils font escale. Au Maroc, et selon les chiffres officiels de l’Agence nationale des ports (ANP), trois ports seulement accueillent les paquebots de croisière, à savoir Tanger, Casablanca et Agadir. En 2022, ces trois ports réunis ont totalisé quelque 115.000 croisiéristes. Un potentiel et des atouts inexploités quand on sait que d’autres pays, dont la façade maritime est de loin inférieure aux 3.500 kilomètres de littoral du Maroc, sont des champions mondiaux. Pourtant, depuis quelques années, le Maroc a investi lourdement pour s’équiper en terminaux dédiés aux navires de croisière : presque 800 millions DH pour Casablanca et 500 millions pour Agadir, entre autres. A Tanger-ville, par exemple, on tablait sur 300.000 croisiéristes en 2020. La ville en a accueilli 120.000 en 2015 qui sont devenus 27.000 seulement en 2022. Et, étonnamment, dans les projections, stratégies et feuilles de route du secteur touristique, ce segment juteux des croisières est quasiment absent alors que le Maroc est à proximité de l’Europe, deuxième plus grand marché de la croisière au monde !