La question des retraites figurera en bonne place sur l’ordre du jour des rounds de dialogue social qui viennent de démarrer. Mais une bonne partie du chemin a déjà été parcourue : les diagnostics détaillés sont faits depuis longtemps et les schémas et solutions pour la réforme sont également identifiés avec précision. Le dossier étant ouvert depuis plus de 20 ans, l’état des lieux et les pistes les plus viables de la réforme ont eu suffisamment de temps pour être mûris et faire aujourd’hui l’objet d’un large consensus, voire d’unanimité, parmi les différentes parties prenantes, notamment le gouvernement, les syndicats et les différentes institutions concernées. Ceci va leur permettre d’aller plus vite vers les aspects opérationnels et les modalités pratiques de la réforme qui sont tout aussi cruciaux et décisifs dans la réussite du sauvetage sinon plus.
Et l’un des éléments clés de la réforme réside dans la capacité des pouvoirs publics à opérer rapidement et courageusement les grandes ruptures qui s’imposent, notamment celle qui consistera à refaire l’architecture générale de gouvernance du système, en finir avec la multitude des statuts, des caisses et des institutions, une des principales causes des déséquilibres actuels, et aller irréversiblement vers l’universalité et l’unification des régimes. C’est le meilleur moyen pour élargir le cercle de la solidarité dont dépend tout régime de retraite et doter le système d’opérateurs forts et financièrement viables. Faire fusionner rapidement des caisses de retraite sera la prochaine étape la plus cruciale qui attend les pouvoirs publics. Saâd Benmansour
