A l’approche du mois de Ramadan, la disponibilité des produits de grande consommation, notamment alimentaires, et leurs prix, deviennent le principal sujet du paysage.
Certes, le Maroc a éradiqué depuis fort longtemps les phénomènes de pénurie qui revenaient cycliquement en périodes de forte consommation à l’instar des crises de lait des années 80 et 90 du siècle dernier. Mais la poussée de la consommation alimentaire durant des périodes spéciales comme Ramadan ou les fêtes est souvent exploitée par certains opérateurs, commerçants et autres acteurs malveillants pour fausser les règles.
La dernière polémique soulevée par des lanceurs d’alertes sur les réseaux sociaux au sujet des prix du poisson est venue rappeler un des maux qui mine le plus le commerce au Maroc : les intermédiaires. Le surnom en darija que leur donnent les Marocains, «Chennakas», veut tout dire quant à leur nuisibilité. Pendant longtemps, et même récemment durant l’épisode inflationniste, la question des intermédiaires est revenue sur le devant de la scène. Les pouvoirs publics et autorités activent les mécanismes dont ils disposent comme les commissions de contrôle. Mais les prix étant par définition libres au Maroc et la profession d’intermédiaire n’étant pas elle-même réglementée, rien ni personne ne peut aujourd’hui interdire à ces intermédiaires d’opérer sur le marché, souvent en mode informel, et de dicter leur loi au détriment du consommateur final. Jusqu’à quand… ? Saâd Benmansour