Un vent de stupeur, de doute, voire de panique, a soufflé hier pendant quelques heures sur le microcosme économique au Maroc et même sur une bonne partie de l’opinion publique concernée directement ou indirectement par le taux de change du dirham.
Et pour cause, en tapant la recherche « euro-dirham » sur le moteur de recherche Google, ce dernier affichait en grand le résultat suivant : « 1 euro = 18,54 DH ».
Puissant qu’il est, l’effet boule de neige a été instantané et planétaire puisque de nombreuses plateformes mondiales spécialisées et très sérieuses ont repris la donnée en se fiant totalement à l’infaillible et puissant Google.
Même si l’information paraissait clairement invraisemblable à tous les plans et que n’importe quel internaute lambda, y compris sans aucun background économique, y voyait bien un probable bug, des experts aguerris de l’information financière et des sites spécialisés ont repris et diffusé la bourde à grande échelle sans procéder aux recoupements d’usage. Un principe de base qui s’imposait encore plus face à une si « grosse ficelle ».
Le flottement a duré une heure avant que Google n’affiche de nouveau un taux vraisemblable au niveau connu probable- ment à la suite d’un démenti des autorités marocaines en la matière. Il s’agissait donc bien d’un bug technologique et, heureuse- ment, sans aucune incidence financière ou économique. Mais le fait est révélateur quant aux dangers réels et potentiels du nouveau modèle informationnel mondial dont le lead a été laissé plus à des opérateurs technologiques qu’aux producteurs de contenu professionnels.