L’agriculture et la pêche sont par excellence les activités et non moins secteurs économiques qui illustrent le plus le défi qui consiste à trouver le juste équilibre entre, d’un côté, les contraintes de productivité pour faire face aux besoins alimentaires toujours en hausse et, de l’autre, cette nécessité vitale qu’est la préservation et la gestion rationnelle, voire parcimonieuse, de la ressource.
Les deux contraintes, même si de prime abord peuvent paraître contradictoires, sont en réalité parfaitement compatibles et ne représentent que les deux faces d’un même concept, à savoir la durabilité. Une activité à caractère économique ne peut pas se limiter au seul paramètre de la productivité et du gain sans prendre en compte la gestion de la ressource au risque de disparaître purement et simplement à terme. Dans un passé pas si lointain, le Maroc a déjà eu à faire face au danger que peut présenter sur le plan économique et social aussi la raréfaction, voire la disparition, de ressources.
C’est le cas notamment dans les activités de pêche au poulpe où le pays a frôlé dans les années 90 l’extinction définitive de plusieurs espèces. Une prise de conscience de dernière minute et une action vigoureuse des pouvoirs publics, notamment à travers les arrêts biologiques prolongés, a permis de sauver in extremis tout un pan de l’économie qui vivait de cette activité. En matière de gestion des ressources en eau, le Maroc a suffisamment accumulé d’expériences et de situations d’urgence hydrique pour être aujourd’hui armé et rodé à y faire face.
Ce n’est pas par hasard si les stratégies et politiques publiques sectorielles en marche aujourd’hui au Maroc comportent toutes sans exception des composantes «durabilité». Et c’est ce qui vaut justement au Maroc de toujours trouver de l’assistance, du financement et des aides auprès des bailleurs de fonds et de ses partenaires internationaux.