A deux jours d’intervalle, le ministre de l’éducation nationale a diffusé auprès de l’ensemble des équipes du ministère deux circulaires qui vont être fondatrices pour la reconstruction d’un nouveau modèle de l’école marocaine.
Le premier document détaille le mode de déploiement de ce qui va s’appeler désormais «les écoles pionnières». A partir de la prochaine rentrée scolaire, quelque 630 établissements publics d’enseignement primaire totalisant près de 320.000 élèves encadrés par un effectif de 10.700 enseignants vont ouvrir la voie à une nouvelle conception de l’école publique conformément à la réforme générale. Il ne s’agira pas, comme pourraient le penser certains, d’une phase d’exploration ou d’expérimentation préliminaire mais véritablement d’une phase test grandeur nature pour apporter des rectificatifs et affiner un modèle.
Ce dernier dessinera les contours définitifs de ce que sera l’école publique marocaine. Et au vu des détails de la circulaire, elle sera en totale rupture avec le passé. La deuxième circulaire, elle, inaugure un virage linguistique inédit en instaurant, dès la prochaine rentrée aussi, l’enseignement de la langue anglaise généralisé à partir de la première année du collège. En toute logique, les deux phases qui devraient suivre à moyen et long termes seraient une extension au niveau primaire et, surtout, l’enseignement des matières scientifiques en anglais au lieu du français. Une autre grande rupture historique pour l’éducation au Maroc.