Editorial

Édito

© D.R

Pour cette édition de fin d’année, Aujourd’hui le Maroc a choisi de livrer à ses lecteurs une rétrospective des événements qui ont marqué l’année 2012. Plus qu’un simple récapitulatif du type éphéméride, un tel exercice permet de prendre du recul sur tout ce qui s’est passé ces derniers mois, de sorte à construire une vue d’ensemble qui peut nous édifier et surtout nous fournir une grille de lecture pour les mois et les années à venir.
Et 2012 fut une année mouvementée, riche en événements politiques, économiques, sociaux, culturels et sportifs. Ce fut également une année pleine de polémiques et de soubresauts sur la scène politique et partisane. Mais avant d’évoquer la fin de l’année, revenons plutôt à ses débuts. 2012 devait être une année de changements et de réformes concrètes, puisqu’elle est arrivée après une année 2011 aussi très mouvementée. Des jeunes étaient descendus dans la rue demandant des réformes politiques et économiques. Le Souverain, à l’écoute de son peuple, a pris l’initiative en annonçant une réforme constitutionnelle. Après son adoption et l’organisation d’élections législatives anticipées fin 2011, les espoirs et les regards se sont tournés vers 2012 pour que les réformes prennent forme et les changements aient lieu sur le terrain. Le pays a donc entamé l’année avec une nouvelle cartographie politique après les législatives et une majorité gouvernementale différente. On se souviendra de 2012 comme l’année où une force politique conservatrice, restée depuis sa création à l’opposition, est arrivée aux commandes du gouvernement. Le PJD et ses alliés devaient conduire le changement. Hélas, un an plus tard, on ne peut pas dire qu’il y a eu de grandes révolutions ou réformes lancées. Certes, sur le plan du politique-show nous en avons eu pour notre dose : un spectacle hebdomadaire garanti au Parlement, beaucoup de polémiques politiques sur de nombreux sujets, des déclarations tonitruantes, des bras de fer entre opposition et majorité et au sein de la majorité elle-même… mais pas encore un réel travail de fond. Le chef de gouvernement avait à plusieurs reprises affirmé qu’en une année son équipe ne pourrait pas refaire le monde et qu’il fallait encore plus de temps. Dans ce sens, 2013 devra apporter, en tout cas nous l’espérons, les tout premiers changements politiques et économiques. Or, tout porte à croire que 2013 sera encore plus dure. Il ne s’agit pas là de faire dans la voyance, mais la nouvelle année sera entamée alors que la marge de manœuvre notamment sur le plan économique paraît de plus en plus réduite. Les indicateurs macroéconomiques sont au rouge, des taux d’endettement sont importants et les déficits deviennent quasi chroniques. C’est la raison pour laquelle 2013 sera probablement marquée par des décisions politiques, des choix et des arbitrages difficiles. Les subventions des produits de bases pourront être revues, l’opération des aides directes aux plus démunis devra démarrer. Sur le plan politique, 2013 permettra de voir jusqu’à quel point l’Istiqlal est sérieux dans sa demande de remaniement ministériel. Un remaniement qui aura de fortes chances d’avoir lieu si les élections communales se déroulent l’année prochaine.
Avec tout cela, nous ne pouvons que garder espoir et prier pour que la machine économique se remette en marche.
Bonne année 2013 à tous !

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