Le Maroc est en train de parfaire son arsenal juridique destiné à encadrer le partenariat public-privé. Et ce n’est pas la première fois.
Le brassage entre des opérateurs ou des capitaux publics et privés est une pratique très ancienne. Dans le Maroc de l’après-indépendance, existaient des entreprises dites d’économie mixte par référence à ce mélange. Ce secteur se développa davantage à la fin des années 60 puis 70 du siècle dernier à la faveur de la marocanisation, entre autres. Depuis les années 90 et début 2000, et après la remise en question des modèles dans la foulée du PAS imposé par le FMI, l’Etat marocain s’est plus orienté vers des formes nouvelles comme la concession et la gestion déléguée.
Au fil de cette longue évolution, les technostructures de l’administration marocaine ont pu évidemment développer un certain savoir-faire et une expertise dans les montages financiers, juridiques et techniques que nécessitent des projets spécifiques et souvent de grande envergure. Le développement de grandes infrastructures, les zones d’activités industrielles de nouvelle génération, les complexes portuaires, les autoroutes, les projets inédits comme Marchica, Bouregreg, Anfa, Zenata, les mégastations d’énergie solaire et éolienne… de nombreux projets d’intérêt général ont été développés grâce à une bonne intelligence entre le public et le privé.
Le législateur dispose donc d’un recul suffisamment long, plus de 50 ans, et intéressant en termes de contenu et d’expériences, pour que la prochaine réglementation soit encore plus performante et surtout plus productive en valeur et en développement pour le pays…