La généralisation des couvertures maladies, avec, en 2005, le lancement de l’assurance-maladie obligatoire (AMO), puis en 2012 d’un deuxième niveau de couverture pour les plus démunis, le Ramed constitue une des avancées majeures sur le plan social au Maroc durant les 15 dernières années.
C’est un fait incontestable. Aujourd’hui, les chiffres font état d’un taux de couverture très respectable de presque 70% alors qu’il était de 16% à peine en 2005. L’une des manifestations les plus criardes de la pauvreté et des inégalités se reflète dans la facilité d’accès aux soins médicaux et aux médicaments. Avec les systèmes de couverture aujourd’hui opérationnels, malgré toutes les imperfections, ce sont des pans importants de la société qui ne sont plus laissés en marge quand il s’agit de leur état de santé. Ceci n’est pas un luxe ni une faveur qu’on leur accorde.
La Constitution de 2011 édicte clairement et explicitement, dans son article 31, que l’Etat doit mettre en œuvre tous les moyens pour garantir à tout citoyen et de manière égale l’accès aux soins de santé et à la couverture médicale. Cela dit, il reste à savoir maintenant de quels soins il s’agit et dans quelles conditions. Les gouvernements qui se sont succédé ces dernières années ont eux-mêmes reconnu à maintes reprises que disposer d’une carte Ramed ne veut pas forcément dire accéder à des soins quand on en a besoin. L’état de pauvreté des établissements de santé publics, quand ils existent, n’est un secret pour personne. Instaurer une couverture maladie universelle, y compris pour les plus pauvres, ne peut être véritablement efficace que si, dans le prolongement, le système de santé est en mesure d’assurer pleinement ses missions. Autrement, ce serait une couverture de façade…