La présentation du rapport final de la Commission spéciale sur le modèle de développement est attendue, dit-on, pour ces quelques jours qui viennent.
Le groupe de réflexion, mené par Chakib Benmoussa, y a travaillé durant presque douze mois et pas n’importe lesquels. A peine les travaux de ladite commission avaient démarré début 2020 que le Maroc s’est trouvé, à l’instar du monde, face à une situation inédite, la crise sanitaire, certes violente et chaotique mais ô combien instructive pour les spécialistes des politiques publiques. Le choc de la Covid-19 a été incontestablement le meilleur test et le plus dur pour évaluer la solidité des dispositifs, programmes et politiques surtout dans le domaine social mais aussi dans les différents secteurs de l’économie.
L’évaluation qui pouvait prendre parfois des mois, voire des années et se faisait souvent sur la base de simulations et de scénarios était cette fois-ci réelle et instantanée. Et c’est justement pour pouvoir profiter pleinement des enseignements de la crise Covid que les membres de la Commission avaient sollicité le Souverain, en juin dernier, pour leur accorder un délai supplémentaire de six mois.
Mais le Maroc n’a visiblement pas attendu et n’attendra pas ledit rapport pour s’attaquer déjà et en urgence aux grandes lacunes et des faiblesses mises à nu par la pandémie. Le projet de généralisation de la protection sociale en est d’ailleurs la première illustration concrète. Il reste à espérer que le rapport ira au-delà des constats déjà établis et des évidences.