Les épisodes comme celui de l’accord de pêche ces jours-ci ou celui de la fameuse liste des paradis fiscaux il y a quelques semaines viennent nous rappeler, si besoin est, que nous ne connaissons pas suffisamment bien cette Europe que nous pratiquons pourtant depuis plusieurs décennies.
Ce n’est pas forcément et seulement dû à des lacunes de la diplomatie et l’administration marocaine. Les pays membres eux-mêmes souffrent aussi de la complexité et de la géométrie très variable de leur propre Union. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les sites des différentes institutions comme la Commission, le Parlement et la Cour de justice pour se rendre compte du volume incalculable d’affaires et de dossiers où des pays membres sont en litige avec leurs instances. Etre au fait des tonnes de nouvelles directives et réglementations n’est pas facile pour les membres de l’Union européenne eux-mêmes, a fortiori pour le Maroc.
Mais les instances et responsables européens eux aussi ne sont pas toujours bien informés sur le Maroc. De l’aveu même d’un diplomate de haut rang qui a longuement côtoyé les eurodéputés, ces derniers, bizarrement, connaissent très peu le dossier du Sahara par exemple. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais le Maroc aura toujours besoin d’en remettre des couches. C’est pour cela que seul un travail inlassable de corps à corps au quotidien auprès des fonctionnaires et des élus européens peut nous éviter les mauvaises surprises.