La flambée des cours mondiaux des produits agricoles, de certains minerais, du gaz et hydrocarbures, la pénurie observée pour d’autres comme les semiconducteurs et même le papier, la tension sur les moyens de fret et de transport à l’international sont tous des signes qui ne trompent pas : après presque deux années de léthargie généralisée, l’économie mondiale se réveille et même plus vite et plus vigoureusement que ne le prévoyaient les analystes.
Cela veut dire aussi que les deux ou trois années qui viennent seront dominées par une course planétaire sans merci entre les pays, chacun voulant redémarrer son économie au plus vite. Or dans un monde nouveau surtout après la crise Covid, l’équation de développement se posera pour la plupart en termes de dilemmes : des ressources rares dont il faut disposer de manière durable, un équilibre subtil à trouver entre l’ouverture sur le monde et l’autonomie souveraine d’une économie, une conciliation entre l’inévitable dématérialisation des process et l’impératif de continuer à créer des emplois.
Que ce soit dans l’industrie, dans le tourisme, dans l’agriculture ou les services, les pays qui regagneront des positions fortes sont ceux qui sauront et pourront rapidement opérer les transformations de fond pour s’adapter aux nouvelles donnes de l’ordre économique mondial. Pour le Maroc, le nouveau modèle de développement est assurément une chance de pouvoir opérer ces transformations dans un cadre mûrement réfléchi.