Transformer les déficits en opportunités. C’est là peut-être l’enjeu et le nouvel état d’esprit qui devrait prévaloir dans les années à venir pour associer tous les acteurs, notamment le secteur privé, au grand chantier qu’est la lutte contre les disparités spatiales et territoriales.
Aujourd’hui, le déficit en matière de couverture sanitaire et éducationnelle fait l’objet certes de grandes réformes menées en premier lieu par l’Etat. Mais ce dernier ne pourra pas à lui seul assurer la couverture totale des besoins qui, de toutes les manières, seront toujours en constante croissance ne serait-ce que pour des raisons démographiques.
La promotion d’une classe moyenne rurale, un des objectifs majeurs de la prochaine décennie, suppose, en plus de l’habitat, de l’école et de l’hôpital, des implantations de commerces et de services, de petites industries ou encore de services de proximité aux personnes et aux entreprises. Aujourd’hui, et pour le seul secteur bancaire par exemple, l’élargissement de la clientèle et l’inclusion de nouveaux segments à bancariser est synonyme de croissance pour les banques. La preuve, et à en croire les derniers chiffres de la stratégie nationale de l’inclusion financière, la densité d’implantation d’agences bancaires est dix fois plus élevée dans les villes qu’en milieu rural où l’on compte presque 7 millions de personnes adultes sans accès à une quelconque offre bancaire.
Idem pour d’autres activités marchandes comme l’assurance, les télécoms mais aussi pour des acteurs intéressés par investir dans la santé, l’éducation. Ce qui constitue aujourd’hui un déficit est en fait un précieux gisement de croissance pour les opérateurs économiques pour peu qu’ils en aient l’audace.