A cinq jours de la fin de l’année, les principaux grands projets de la ville de Casablanca sont quasiment tous en retard.
Le pont à haubans à la sortie sud de la ville, la deuxième ligne de tramway et le Grand théâtre au centre-ville, pour ne citer que ceux-là, étaient tous annoncés pour une mise en service avant fin 2018.
Les Casablancais, du moins ceux qui côtoient quotidiennement les chantiers, savent pertinemment que le délai de fin 2018 ne sera pas tenu à moins d’un miracle qui n’arrivera pas.
En fait, cela ne change rien à la donne structurelle des projets de la ville, à savoir les dérapages de calendriers, auxquels s’ajoutent souvent les dérapages de budgets.
Et cela n’est pas le propre de la ville de Casablanca. Le retard fait partie de la gestion de projets chez nous que ce soit des infrastructures publiques ou des projets privés, notamment dans l’immobilier. Des acquéreurs qui se font livrer leurs lots de terrain, leurs appartements ou leurs villas dans les délais annoncés est un fait rarissime au Maroc. Cette culture et conception méprisante du temps, on les retrouve même dans le mode de management de tous les jours. Le retard est une composante structurelle marocaine. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que même au niveau des politiques publiques et des stratégies, les retards de réalisations ne suscitent pas d’inquiétudes.
Or, la notion de performance est intimement liée au temps. Un résultat ou une réalisation attendus n’ont de sens et d’effets que s’ils sont produits au moment où ils sont attendus.
Ceux qui travaillent actuellement sur un nouveau modèle économique devraient probablement intégrer cette donnée importante qu’est la notion de temps.