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Edito : Encore une agence…

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Le suivi et l’évaluation des politiques publiques sont désormais une nécessité vitale, tout le monde en convient. Le gouvernement a finalement compris que l’un des chantiers majeurs des années à venir sera de faire en sorte que les actions des différents départements soient cohérentes et complémentaires.

Tout cela évitera que l’on retombe dans les travers et les dysfonctionnements qui ont débouché sur des situations comme Al Hoceima ou encore Jerada. La mise en cohérence permettra aussi et surtout aux pouvoirs publics d’optimiser les 200 milliards de dirhams d’investissements qui sont consentis chaque année et de s’assurer qu’ils vont là où ils ont le plus d’impact et dans l’immédiat. Pour avoir un tableau de bord en temps réel de l’avancement des projets et des politiques publiques, le chef de gouvernement avait annoncé d’ailleurs la constitution d’une cellule dédiée.

Mais de là à créer, encore, une énième structure publique ad hoc rien que pour l’évaluation, ce n’est peut-être pas la démarche la plus optimale. C’est que le ministère des affaires générales, dans son plan d’action pour 2018, a prévu de déposer et faire voter au Parlement une loi pour la création de l’Agence nationale pour l’évaluation des politiques publiques. En plus du temps que prendra le processus d’examen et de vote du texte dans les deux Chambres, une telle agence suppose une structure, des fonctionnaires, des locaux et, par conséquent, de nouvelles dépenses pour les salaires et les charges de fonctionnement.

Or, il y a aujourd’hui dans l’architecture publique une multitude d’entités et de structures déjà existantes qui peuvent, et doivent, jouer ce rôle d’évaluation. A quoi servent les nombreux observatoires si ce n’est, comme leur nom l’indique, à faire de la veille et du suivi ? A quoi servent des institutions comme la Cour des comptes, les inspections internes et les corps comme l’inspection territoriale ou l’inspection des finances ? A quoi sert la multitude de commissions interministérielles de tous genres ou encore les départements ministériels eux-mêmes et leurs directions ? Pourquoi perdre encore du temps et de l’argent à réinventer une roue qui ne servira à rien… ?

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