Le plan d’urgence que vient de lancer le gouvernement pour le tourisme s’imposait au vu de l’état de détresse du secteur qui, avec le transport aérien, fait partie des activités qui ont été les plus violemment impactées par la pandémie.
L’enveloppe allouée au dispositif, les 2 milliards DH, est essentiellement destinée à soulager les opérateurs en allégeant les charges d’exploitation mais aussi et surtout à les aider à se préparer à l’après-Covid dès l’ouverture des frontières. Investissements, extensions, travaux de rénovation, formation du personnel sont les principales actions que le plan entend subventionner. Cela dit, les experts et opérateurs du secteur à travers le monde sont tous unanimes à prévoir que l’activité touristique de l’après-crise aura changé de visage. L’industrie du voyage, les déterminants de l’acte de voyager, les attentes et les motivations des touristes, leurs profils, leurs modes de consommation, leurs exigences, rien ne sera exactement comme avant. Les opérateurs touristiques marocains seront donc confrontés à une nouvelle réalité, un marché avec de nouvelles spécificités et règles du jeu.
Certes, il y a quelques jours, la ministre de tutelle avait signifié qu’une stratégie de refonte et de repositionnement de la destination Maroc était en cours de préparation. Il faut espérer surtout que les opérateurs, eux aussi et malgré la difficulté du moment, ont pu mettre à profit les presque deux années de quasiinactivité pour faire un travail d’introspection en profondeur sur leur métier, leurs pratiques, leur vision. Sinon, toute action de sauvetage n’aura servi à rien…