L’épopée du port Tanger Med, et de la ville de Tanger avec, constitue un concentré et une miniature de ce que pourrait être un modèle de développement réussi.
Le premier coup de pioche du port Tanger Med a été donné il y a 16 ans, le 17 février 2003. A l’époque, il n’y avait pour ainsi dire rien à Tanger. Le modèle est parti d’une page blanche. En 2019, Tanger Med est dans le Top 50 mondial des ports à containers et avec la deuxième tranche opérationnelle, le port entrera dans le cercle très fermé et prestigieux des 20 ports les plus performants au monde. Mais le modèle ne se résume pas au seul port.
C’est, en fait, tout ce qui a été développé autour. La réussite de Tanger Med n’aurait pas été possible s’il n’était pas devenu entre-temps un complexe industriel intégré attirant des investissements colossaux comme l’usine de Renault, entre autres.
Or la venue d’investisseurs suppose et exige aussi un environnement propice : une connectivité aux autres régions et villes, un bassin de compétences et de main- d’œuvre, une administration et des services publics performants sans oublier aussi un cadre de vie pour les femmes et les hommes qui sont censés faire tourner tout cela. Du coup, la réussite du modèle Tanger Med passait obligatoirement par une remise à plat de toute la région à commencer par la ville de Tanger elle-même. Ce n’est donc pas un hasard si la capitale du détroit a connu depuis une quinzaine d’années une métamorphose.
La réussite de ce modèle, qui ressemble à un puzzle géant, a nécessité tout de même 16 longues années de travail et ce n’est pas fini. Car le maintien des standards, le développement et l’amélioration dans les années à venir nécessiteront autant d’effort si ce n’est plus. Mais le plus important est que le Maroc tient là une copie réduite d’un modèle économique qui marche et qui pourrait être dupliqué ailleurs.
