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Edito : Libérer la croissance

© D.R

Quand SM le Roi parlait il y a quelque temps du paiement des arriérés aux entreprises c’était en connaissance de cause. Les retards de paiement sont non seulement source de problèmes de trésorerie pour les entreprises non payées mais aussi et surtout un boulet pour l’investissement et donc un facteur retardateur de la croissance.

Le cas de la compagnie nationale RAM vient d’en donner une parfaite illustration. L’Etat dans son rôle d’actionnaire demande de la performance financière. Les clients, eux, exigent de la ponctualité, des prix compétitifs et des prestations de qualité. Ce qui est parfaitement légitime. Or tout cela nécessite des moyens matériels plus importants et des ressources humaines plus qualifiées. Donc, de l’investissement. Et pour une compagnie aérienne, le premier investissement par ordre de priorité est celui qui doit être réalisé dans l’agrandissement de la flotte d’avions qui constitue son outil de production. Plus la flotte est grande, plus les économies d’échelle sont importantes et, in fine, plus les coûts d’opérations sont faibles, ce qui permet à une compagnie d’être compétitive et donc d’avoir plus de clients.

Or entre-temps, la RAM ne pouvait pas investir dans les nouveaux avions faute de moyens. En même temps, l’Etat lui devait 1,5 milliard DH au titre des crédits de TVA en retard.

En avril dernier quand la compagnie a reçu une première tranche de quelque 500 MDH, elle a vite passé commande de nouveaux appareils dont elle vient de se faire livrer le premier. Huit autres vont suivre. Et le cercle vertueux peut commencer.

A l’image de la RAM, et à cause des retards de paiement, c’est l’économie tout entière qui est privée de milliards DH d’investissement, de plusieurs milliers d’emplois et surtout de points précieux de croissance.

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