Les derniers chiffres officiels du HCP indiquent une croissance de 0,1% à peine au premier trimestre 2020. A la fin 2020, l’économie enregistrera à coup sûr une décroissance à l’instar de l’économie mondiale.
Même la Chine, malgré une petite croissance prévue de 1% à la fin de l’année, est en récession au regard de ses performances des années passées. Mais la question qui se pose aujourd’hui est de savoir si après un effondrement tel que celui-ci, les chiffres et les notions économiques auront encore un sens. A quoi cela servira-t-il de maintenir un déficit budgétaire à un niveau «sacro-saint» de 2 ou 3% si, de l’autre côté, il n’y a pas véritablement d’évolutions, d’amélioration ou de développement ? En quoi un déficit de 7% serait-il alarmant s’il a servi réellement, à travers l’investissement ou la commande publique, à créer de la valeur et des emplois ?
Que veut dire aujourd’hui une croissance de 5, 8 ou même 10% si l’économie qui la réalise n’est pas résiliente ni capable de résister aux coups durs ne serait-ce que pendant 3 ou 6 mois ? Si une croissance, même forte, réalisée pendant plusieurs années de suite, ne se traduit pas pour un pays par une solidité des fondamentaux de manière durable, elle reste finalement une croissance au sens financier et comptable du terme mais certainement pas économique.
Comme pour l’industrie, les services et bien d’autres secteurs d’activité, l’après-Covid-19 sera incontestablement marqué aussi par la refondation des paradigmes de la pensée et de la politique économiques.