Parfois, les réformes nécessitent, en plus du courage, de la volonté, de la vision et de la rigueur, des changements de paradigmes, voire de dogmes.
Dans un pays comme l’Inde, par exemple, qui forme le plus grand nombre d’ingénieurs au monde, environ un million chaque année, le cursus de formation en ingénierie est de trois à quatre ans après la fin des études secondaires. Le pays a choisi de tailler la formation de ses compétences sur ses propres besoins immédiats et non pas forcément sur des standards internationaux figés.
Le tout bien sûr sans sacrifier la qualité. Pour preuve, aujourd’hui avec ses ingénieurs de trois ans, l’Inde est devenue champion du monde des IT, de la recherche et de l’innovation. Aujourd’hui, le Maroc qui a enclenché la réforme de son système de santé et la généralisation de la protection sociale se trouve face à un obstacle de taille : les effectifs de médecins déjà en exercice et ceux à venir, en fonction du cursus de formation actuel, resteront toujours très en deçà des besoins.
A moins d’en faire venir d’ailleurs ou de trouver le moyen d’en former plus et plus rapidement. La première piste étant improbable et surtout pas pérenne, c’est forcément la deuxième qui reste la plus viable. Et pour la mettre en application, il n’y a pas deux solutions possibles : il faut plus de places dans les facultés de médecine et moins de temps de formation.














