L’amélioration à un classement international est toujours une bonne nouvelle à prendre et à célébrer mais sans, pour autant, lui donner plus de sens et de signification qu’elle ne supporte.
Comme la majorité des classements thématiques similaires, celui de Transparency International met dans la course pratiquement tous les pays et présente donc une bonne occasion de se mesurer, de se comparer aux autres avec une visibilité mondiale. Il y a donc forcément des points à gagner. Mais cela s’arrête là parce que l’indice de TI ne mesure pas le niveau de propagation de la corruption mais seulement la perception du Maroc en matière de corruption.
L’amélioration du classement veut seulement dire que les experts, les responsables et personnes interviewées ont perçu une amélioration de la volonté du Maroc de lutter sérieusement contre la corruption. Cette perception est fondée très probablement sur les dernières mesures annoncées ou prises que ce soit en termes de législation ou de gouvernance. Mais cela reste encore au stade hypothétique parce qu’il faudra attendre ce que ces mesures vont produire comme résultats concrets. Et tout comme pour le Doing Business, si les annonces faites aujourd’hui ne sont pas suivies réellement de mise en œuvre ou restent seulement au stade de déclarations d’intention, il faudra s’attendre à un retour de manivelle.
D’un autre côté, et c’est le plus important, le vrai enjeu vital pour le Maroc n’est pas tant d’améliorer son image sur la question mais de réellement moraliser les aspects de la vie publique sur tous les plans.
Et pour mesurer le progrès dans cette lutte, ce n’est pas la perception de Transparency International qui le dira mais tout simplement la réalité telle que vécue par le citoyen, le justiciable, l’usager de l’hôpital public, le contribuable…