A l’instar de la généralisation de la protection sociale, de l’éducation ou de la santé, la réforme fiscale est tout aussi urgente.
Car la montée en puissance de l’économie vers un palier de croissance soutenue, les programmes et politiques publiques et les réformes structurelles à caractère social supposent des investissements publics conséquents et, donc, davantage de pression sur les finances publiques. Or ces dernières proviennent en grande partie des recettes fiscales. Le rapport sur le nouveau modèle de développement a d’ailleurs mis le doigt sur l’épineuse question du potentiel fiscal du Maroc qui est encore loin d’avoir été atteint. En d’autres termes, le Maroc a encore, en théorie, une bonne marge de progression à réaliser en termes d’impôts et taxes à conditions d’y mettre les moyens et les outils qu’il faut. Quant aux gisements à cibler, ils sont identifiés et connus publiquement.
Il suffit de consulter les rapports et diagnostics de quelques administrations pour le savoir. Pour l’impôt sur les sociétés, l’IS, la DGI révèle, entre autres indicateurs, que le registre des contribuables compte en tout et pour tout quelque 530.000 entreprises dans tout le Maroc qui paient l’IS.
De plus, sur ces 530.000 entreprises, à peine 2%, c’est-à-dire 10.000, génèrent à elles seules plus de 80% des recettes. Quant à l’impôt sur le revenu, les chiffres du fisc parlent d’un million de contribuables au moment où la CNSS dit avoir sur ses registres quelque 3,3 millions de salariés dûment déclarés. Visiblement, il y a encore du potentiel…














