Les opérateurs du secteur textile se rebiffent. Leur association professionnelle, l’Amith, vient d’annoncer en grande pompe une stratégie nouvelle pour réinventer l’une des industries les plus anciennes du Maroc.
Une ancienneté qui, justement, semble en même temps présenter un atout mais aussi une faiblesse du secteur. Il y a plusieurs décennies, la confection marocaine est née et s’est surtout développée en tirant profit de l’évolution que connaissait le marché immédiat et naturel, parce que le plus proche du Maroc, à savoir l’Europe.
Dans les années 70 jusqu’à la fin des années 90 du siècle dernier, les transformations économiques, sociétales et surtout consuméristes que connaissait l’Europe ont fourni aux entreprises et ateliers de confection marocain un grand gisement à travers la sous-traitance. Les industriels, grâce aussi à des dispositifs incitatifs publics, ont su surfer sur la vague. Aujourd’hui, dans cette même Europe comme dans le monde entier, les modes de consommation sont en pleine mutation que la crise sanitaire mondiale inédite a accélérés.
Le mindset du client et, par transitivité, des donneurs d’ordre est désormais à l’image des mouvances actuelles et futures : conformité sociale, éco-responsabilité, respect des valeurs, en plus, bien entendu, des requis classiques pour tout business comme la qualité, la réactivité, la compétitivité, la créativité. Comme il y a 40 ans, l’industrie textile marocaine n’a d’autre choix que de se réinventer et rapidement si elle veut continuer d’exister.