A exercice spécial, dispositif spécial. 2020 restera dans les annales et son lot de faits et événements, inédit ou rare.
Tout comme l’état d’urgence sanitaire décrété depuis le 20 mars sur tout le territoire, la batterie de dispositions et mesures mise en marche sur le plan social et économique, voilà que le gouvernement décide d’actionner le principe de la loi de Finances rectificative, un dispositif qui n’a été que très rarement mis en application depuis l’indépendance.
Au-delà de sa singularité en termes de timing et de procédures, cette loi de Finances rectificative doit être plus qu’un simple exercice de rééquilibrage comptable. Certes, le budget voté en décembre dernier est aujourd’hui largement périmé et n’a plus aucune logique au sens économique du terme. Ses grandes masses et ses équilibres, même à l’état de prévisions, ne correspondent plus à la réalité qui a été changée entre-temps. Les recettes et les dépenses de l’Etat à la fin de cette année ne ressembleront en rien à ce qui a été projeté. Un travail de réactualisation était donc inévitable car c’est à travers la loi de Finances, entre autres, que sont mises en application les politiques publiques.
Mais la loi de Finances rectificative devrait surtout être une occasion pour les décideurs publics comme pour les élus de jeter les bases d’une nouvelle approche en matière d’utilisation des budgets. Ces derniers doivent, en effet, être plus un outil au service d’une véritable politique économique et pas seulement comme une morasse pour tenir les comptes, compter les dépenses et les recettes dans une logique d’équilibre.