A l’approche d’une levée imminente mais progressive de l’état d’urgence, la réflexion est aujourd’hui toute focalisée sur la relance de la machine économique.
En plus des dispositifs de prévention, évidemment, les mesures d’accompagnement des opérateurs et des entreprises, notamment sur le plan financier, sont déjà en place. Mais des questions restent posées sur le contenu de cette relance et son ampleur. La réussite de la relance de l’économie repose bien entendu et en grande partie sur le degré d’engagement de l’Etat et sa réactivité. Mais il n’est pas le seul acteur central de l’opération ni même le plus important. Car l’élément déterminant de la réussite de la relance de l’économie ce sont les premiers concernés eux-mêmes, en l’occurrence les entreprises et les opérateurs économiques de manière générale.
Il ne suffit pas seulement d’avoir à sa disposition des aides et des fonds pour renflouer les caisses, investir ou financer son besoin en fonds de roulement. Si la relance se réduisait seulement à refaire démarrer l’exploitation normale comme si de rien n’était, l’embellie pourrait ne durer que quelques mois avant de retomber dans les difficultés. Pour utiliser de manière optimale les fonds qui sont aujourd’hui disponibles, les opérateurs doivent penser surtout à une relance de leurs activités de manière durable. Et pour cela, il n’y pas d’autre choix que de revoir le business model.
La clientèle des hôtels, des compagnies aériennes, des restaurants, des grandes surfaces, des marques automobiles et, de manière plus générale, les consommateurs de l’après-Covid-19 seront très différents de ceux d’avant la pandémie. Certains opérateurs économiques se sont ingéniés et ont expérimenté, même à des échelles réduites, des recettes marketing et commerciales nouvelles adaptées. Parfois avec succès.
La période de la reprise qui va s’ouvrir doit être véritablement une période de refondation et de réinvention des modèles quand bien même cela supposerait la prise de décisions audacieuses voire douloureuses…
