L’interdiction d’un média n’est jamais une bonne nouvelle dans l’absolu ni un bon signal.
Mais la décision de l’Union européenne d’interdire à deux chaînes d’information de diffuser dans l’espace européen vient rappeler que même dans les systèmes qui se posent comme étant les chantres des libertés et les temples de la démocratie, la notion de liberté est naturellement relative. Et il ne pouvait en être autrement. Les deux médias, en l’occurrence Russia Today et Sputnik, sont deux chaînes télévisées bien installées en France et en Europe.
Elles emploient des journalistes français et autres. Le motif invoqué légitimement par les responsables de l’UE pour bannir les deux médias de l’espace audiovisuel européen est qu’ils font partie de «la machine médiatique du Kremlin» et diffusent «des mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans l’Union». L’objectivité, la neutralité et l’indépendance absolues sont des mythes, presque des notions inexistantes pour ce qui est des médias. Ce qui rend, du coup, la liberté d’expression un concept lui-même à géométrie variable selon les circonstances y compris dans les pays qui se portent souvent comme les fervents défenseurs des valeurs universelles de la pluralité, de la diversité et des libertés. Il ne faut jamais dire jamais…














