Il devient urgent pour les pouvoirs publics de s’attaquer sérieusement et de manière spectaculaire au fléau des fake news. L’incident du faux communiqué de reconfinement attribué à tort au gouvernement est une nième preuve du danger que représentent les réseaux quand ils sont exploités par les voyous de l’information. Ces derniers sont allés jusqu’à falsifier le cachet et la signature du chef de gouvernement, le papier avec fausse entête officielle étant devenu maintenant plus que banal. Ce travail digne de grands faussaires méritait bien une réaction à sa mesure, notamment à travers l’ouverture d’une enquête judiciaire. Quand les auteurs de cette opération auront été dûment identifiés et interpellés, les sanctions devront être lourdes voire maximales pour donner l’exemple. Il ne s’agit pas seulement de lutter contre des fake news.
Le vrai danger de ces actes va au-delà de la désinformation du grand public. Car à l’image de ce qui se produit dans le monde, le Maroc est aujourd’hui engagé dans un process de dématérialisation et de digitalisation à tous les niveaux. Cela suppose que de plus en plus, les citoyens, les administrations, les entreprises privées, les institutions et les usagers de tous genre seront appelés à s’échanger des documents officiels via Internet, certains portant des signatures électroniques. Aujourd’hui déjà, une grande partie des transactions commerciales, juridiques, administratives est dématérialisée. Il est donc urgent que ce canal digital qui deviendra la norme dans les années à venir soit entièrement et totalement sécurisé. En ne le faisant pas, les pouvoirs publics condamnent le Maroc à l’échec dans sa digitalisation pourtant inévitable.