Cela fait trois ans que les nouvelles régions existent. Mais seulement sur le plan juridique et légal. Sur le terrain, il n’y a eu strictement aucun changement.
En somme, une nouvelle strate est venue s’ajouter au paysage de la gestion territoriale avec ses complications, ses fonctionnaires et ses dépenses sans réellement apporter la révolution attendue. Les gestionnaires des régions ne peuvent pas évoquer des textes. Certes, le transfert des pouvoirs de l’administration centrale vers les régions n’est pas encore opéré. Mais ceux qui ont eu la charge de gérer les régions ne peuvent pas invoquer ce motif pour expliquer leur inertie.
Même si beaucoup d’attributions ne sont pas encore dans leurs cordes, notamment sur le plan financier, les responsables de régions ont disposé de trois longues années pour commencer d’abord à donner de la visibilité à leur territoire en développant des visions, des vocations, des plans de développement, des business plans. Le législateur donne déjà aux régions des outils comme la fiscalité locale mais qu’elles n’utilisent pas.
A ce jour encore, aucune région, par exemple, ne s’est aventurée à annoncer des dispositions incitatives en termes de taxes ou d’impôts locaux pour encourager un secteur d’activité donné. On se contente de ce qui est décidé à Rabat. Demain, quand bien même la déconcentration serait effective, elle n’apportera rien de nouveau si les responsables de régions ne font pas réellement preuve de courage, d’audace, de créativité et d’initiative.