L’urgence d’une vraie réforme en profondeur de la santé faisant aujourd’hui l’unanimité, sa mise en œuvre ne sera probablement pas une partie de plaisir.
Car en plus du caractère sensible du secteur, étant donné qu’il concerne avant tout la santé voire la vie humaine, la santé est un ensemble enchevêtré d’acteurs et d’organismes de différentes natures qui n’arrivent pas toujours à fonctionner de manière optimale ni avec les mêmes logiques. Aucune réforme ne peut réussir si elle n’inclut pas l’ensemble de ces acteurs dans une démarche collective avec une vision commune et partagée.
Une réforme de la santé réduite à celle des structures sanitaires publiques, à la révision de textes régissant l’exercice de la médecine ou même à la révision du statut et des conditions matérielles du personnel médical sera toujours fragmentée et parcellaire. La généralisation de la protection sociale signifiera que le système sera sollicité par des franges importantes de la population qui n’avaient pas accès aux soins. Le secteur public ne pourra pas y faire face. Et le secteur privé dans sa configuration actuelle non plus. Sans oublier l’épineuse question des effectifs encore insuffisants. Un des facteurs clés de la réussite résidera dans la capacité de la réforme à faire fonctionner tous les acteurs, publics et privés, dans un réel esprit de complémentarité et d’entraide nationale plus que de substitution ou de concurrence…