La décision royale de ne pas assister personnellement aux deux Sommets arabes prévus à Doha et au Koweït tombe comme un couperet. Elle est accompagnée d’un communiqué qui ne laisse place à aucune équivoque. Pas de vision, pas de stratégie, surenchères médiatiques personnelles, duplicité et, finalement, des agissements contre-productifs et puérils. C’est une vraie déconstruction de l’imposture arabe actuelle. Une analyse sévère de la situation de faiblesse qui prévaut. Et une démonstration de l’incapacité structurelle, et de la lâcheté endémique, des Arabes à défendre leurs causes sacrées — comme la Palestine, Jérusalem — et à faire entendre leur voix. Une voix unie et crédible. Même face à cette image lunaire de la nation arabe — le crépuscule de la dignité —, d’aucuns continuent à vouloir tirer les marrons du feu par voie satellitaire et passer pour des zaïms d’opérette intronisés par des médias domestiques, hystériques et hystérisants. Que faire à Doha ? Que dire ? Quelle position prendre? Quelle image donner aux autres ? Alors que le but de la manœuvre est la manœuvre elle-même. Même la guerre de Gaza, dans son abjection absolue, n’a pas réussi à réveiller la conscience des dirigeants arabes. Ils restent pour la plupart captifs de leur écosystème naturel, celui de la compromission, du renoncement et de l’échec.