Editorial

Éditorial

La campagne menée localement contre le célèbre chanteur anglais Elton John, attendu cette année au Festival Mawâzine, est d’un niveau inqualifiable. Tout y passe. Et de la manière la plus sordide. La défense des valeurs. Lesquelles ? Islamiques, probablement. L’honneur de Jésus, devenu pour l’occasion personnage central du Coran. Et le reste est naturellement suggéré, à savoir que Sir Elton John, anobli par la Reine d’Angleterre, est un gay qui s’assume. Tout cela — à part un populisme indécrottable bien sûr — sert, finalement, quel dessein ? On ne sait plus. Le supposé plus beau pays du monde a enfanté des monstres. Ils se nourrissent de son sang et de sa chair. Imaginons une seconde, lors du Festival massif de Mawâzine, qu’un paranoïaque quelconque, travaillé au corps et à l’esprit par la campagne indigne de notre pays en cours d’exécution, se jette sur notre invité anglais à coup de slogans vengeurs et rédempteurs. L’irréparable serait possible. Qui serait alors objectivement responsable ? Personne. La liberté d’expression a bon dos. Et l’Islam, ses valeurs disent-ils,  est utilisé dans des opérations de basse police politique. Le résultat est déjà là. Dans le meilleur des cas, on brasse de l’air… quand ce n’est pas autre chose. Notre part d’humanité se rétrécit chaque jour. Comme une peau de chagrin.

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