Editorial

Éditorial

Dire que le Roi s’intéresse au football est une évidence. Dire qu’il suit de près les évolutions des équipes nationales c’est également une évidence. Le foot est une donnée incontournable sur le plan politique, voire patriotique, tellement ce sport attise les plaisirs, les fiertés, les haines et les violences. Un sport de masse, avec tout ce que porte cette acception de masse d’obscur, de dangereux, d’instable, doit être traité en tant que tel avec une vraie vision et une vraie stratégie. On ne laisse pas ces choses là au hasard. Et justement, on a beaucoup laissé ces dernières années ces choses là au hasard qui dans ce cas d’espèce portent un nom : gabegie, irresponsabilité ou malhonnêteté. Nous sommes quand même dans un pays où même quand le chef de l’Etat écrit une lettre cinglante et définitive sur l’état du sport et la nécessité de son assainissement, rien ne se passe ou presque. Le lancement par SM Mohammed VI de l’Académie de football portant son nom est une nouvelle tentative royale d’injecter de l’excellence, du haut niveau et des standards internationaux dans le domaine de la formation dans un secteur sportif qui a tourné le dos depuis des années à toute politique articulée, rationnelle, intelligente, planifiée, etc. Là on reprend les choses depuis le début et par le bon bout : la formation. Les apparatchiks, les rentiers et les hiérarques du sport national vont-ils comprendre ce nouveau message ? Les affairistes qui se sont jetés sur le sport —et ses représentations les plus symboliques — comme un nuage de sauterelles vont-ils laisser enfin le secteur sportif évoluer normalement dans la transparence, la planification et l’expertise ? On en doute facilement et l’ on peut affirmer que ce secteur est aujourd’hui le plus rétif à la mise à niveau et à la réforme. Un bastion opaque du conservatisme le plus éculé. Moncef Belkhayat aura certainement besoin de beaucoup de courage, de beaucoup de volontarisme et de beaucoup de spontanéité pour investir ces citadelles de l’échec. Ce n’est pas sûr, même avec ses contrats-programmes, qu’il sorte gagnant de ce match barrage. L’inauguration par le Roi de l’Académie Mohammed VI agit comme un rappel de l’intérêt constant et stratégique que porte le Souverain au sport. C’est ce que les intéressés ne semblent pas bien assimiler. Jusqu’à quand ?

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