Editorial

Éditorial

«Il est grave et intolérable de voir la MINURSO se singulariser parmi les missions des Nations Unies pour être la seule qui ne remplit pas l’obligation morale élémentaire d’observation du respect des droits de l’Homme.» L’homme qui parle ainsi est le préposé du Polisario aux affaires étrangères Mohamed Salem Ould Salek. Il est en colère et il a raison. La stratégie des dirigeants du Polisario de faire de la question des droits de l’Homme une nouvelle flèche dans l’arc du séparatisme s’est révélée être un échec. Non seulement ils n’obtiennent pas gain de cause — la réalité est connue, elle est plus nuancée que leurs cris d’orfraie  — malgré une campagne acharnée mise en œuvre par les moyens de l’état algérien, mais la manœuvre se retourne contre eux. Ban Ki-moon réclame clairement  désormais un recensement des séquestrés accompagné d’un entretien individuel pour connaître les véritables origines des Sahraouis de Tindouf. Cette perspective, une démarche de transparence, a fait sortir Mohamed Abdelaziz de sa retraite algéroise, il s’est fendu d’une lettre «indignée» au secrétaire général de l’ONU  dans laquelle  il montre son aversion à la transparence, au recensement, à l’autonomie, à la paix, etc. La direction du Polisario qui est depuis plus de trois décennies au pouvoir sans le respect d’aucune règle élémentaire de la démocratie a perdu sa légitimité. Elle ne représente plus, si jamais elle a eu cette qualité, l’opinion publique des camps vis- à-vis de laquelle elle est coupée. Les scissions sérieuses de ces dernières semaines portées par les perspectives de paix du plan marocain, l’accélération des retours, l’échec diplomatique, l’isolement international — personne ne veut plus d’un mouvement séparatiste instrumentalisé dans une région sahélienne où il y a de graves problèmes de sécurité —, la fin de règne interminable en Algérie, tout concourt aujourd’hui à marginaliser les séparatistes et à pousser, une chance unique, à forcer le destin pour mettre un terme définitif à ce conflit inutile.

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