Editorial

Éditorial

Aucun discours critique, véritablement, construit n’a accompagné le discours de mi- mandature du Premier ministre devant le Parlement. Les nuances et les bémols entendus relevaient plus de l’ergotage convenu que de contre-propositions sérieuses ou de projets alternatifs crédibles. L’origine de cette incapacité à produire une vision stratégique différenciée ou de mettre en avant une vraie politique de rechange, cohérente et structurée, vient certainement du fait   que la majorité et l’opposition ne sont plus, ces dernières années, démarquées sur la base d’idées, de valeurs ou de contre-projets. Un problème de traçabilité. Il y a juste ceux qui sont au gouvernement et ceux qui n’y sont pas. Ou du moins pas encore. Il y a ceux qui soutiennent le gouvernement de l’extérieur et ceux qui jouent la montre à l’intérieur. Même les islamistes ont succombé à ce jeu en offrant à partir de l’opposition des certificats en blanc de «fréquentabilité» gouvernementale. Et pourquoi pas, l’insertion dans le jeu institutionnel est à ce prix. Il reste qu’en jouant le jeu — une vraie déclaration bis de politique générale — Abbas El Fassi a coupé l’herbe sous les pieds de ses adversaires les plus excités. Rien ne l’obligeait à ce simulacre de ré-investiture sans vote. En le faisant, il montre qu’il se soumet de bonne grâce à une tradition démocratique «faible» parce que récente. Elle date de Abderrahmane Youssoufi et a été reprise par Driss Jettou certainement pour amadouer des députés doutant de leur utilité et qui ont des états d’âme épisodiques. Il montre, également, que ce gouvernement n’a aucun complexe   face à ses détracteurs. Le discours était simple. Qui a mieux ? Qui dit mieux ? Et qui peut faire mieux ? Celui qui a des réponses sérieuses à ces questions est invité à s’avancer non masqué et selon les règles labélisées par notre récente «méthodologie démocratique».

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