Editorial

Éditorial

Le temps de la clarification est, semble-t-il, venu pour l’AMDH. Soit cette ONG utile, au Maroc, aux droits de l’Homme dans leur acception universelle se comporte en tant que telle, soit elle devient un vrai parti politique qui se conforme réellement à la loi en la matière. Le temps de la confusion est fini. Le radicalisme droit-de-l’hommiste pouvait avoir un sens compte tenu de l’objet même de l’association. Toute intransigeance dans ce domaine était en soi une vertu dans un pays qui a eu de vraies difficultés dans le passé à ce sujet. L’expérience réussie de l’IER, que l’AMDH est libre d’évaluer à sa manière, est la preuve de la conséquence de l’Etat sur cette question. Mais le glissement de cette ONG vers de vraies postures partisanes, voire parfois politiciennes, en dehors de son champ de compétence naturel, pose un problème de fond. La situation de la démocratie au Maroc ne justifiant pas une activité politique clandestine, l’on ne voit pas pourquoi les militants de l’AMDH continueraient à se vêtir des oripeaux étriqués d’une ONG qui a perdu son objet.  Cartes sur table ! S’ils sont porteurs d’un projet de société alternatif, d’une autre vision de la nation, d’une autre manière de penser la patrie,  qu’ils les annoncent dans le cadre du pluralisme et de la diversité démocratique à condition que notre Constitution, notre intégrité territoriale, notre unité nationale ou, tout simplement, la loi n’en subissent aucun préjudice. Il ne faut pas aller chercher midi à quatorze heures! Que dit le deuxième paragraphe de la Convention européenne des droits de l’Homme, une référence absolue en la matière : «L’exercice de ces libertés comportant des devoirs et des responsabilités peut être soumis à certaines formalités, conditions, restrictions ou sanctions prévues par la loi…
qui constituent des mesures nécessaires, dans une société démocratique, à la sécurité nationale, à l’intégrité territoriale ou à la sûreté publique, à la défense de l’ordre et à la prévention du crime, à la protection de la santé ou de la morale, à la protection de la réputation ou des droits d’autrui, pour empêcher la divulgation d’informations confidentielles ou pour garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire. » On ne peut être plus clair.  C’est pour cela que cette question de l’AMDH devrait trouver une solution civilisée et pacifique qui nous éviterait, à tous, les affres des dissolutions ou des poursuite judiciaires qui nous retarderaient et que la jeune et fragile démocratie marocaine ne peut plus supporter le coût. Après tout, les gens d’Al Badil Al Hadari n’ont jamais été aussi loin dans leurs prises de position publiques que certains maximalistes de l’AMDH!

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