Editorial

Éditorial

Dans le flot heureux des grands chantiers royaux et des inaugurations de grandes infrastructures dans le pays, l’ouverture de l’autoroute Marrakech-Agadir n’est pas un fait banal. C’est une ouverture exceptionnelle. Un gros événement national. Si le mot désenclavement, surtout mental, pouvait avoir une image précise ce serait celle-là. Relier Marrakech à Agadir en deux heures et demie, trois heures, c’est en fait recentrer tout le pays et faire véritablement de la capitale du Souss un centre de gravité indiscutable. Avant d’aller plus loin dans l’enthousiasme réel que suscite cet événement, que d’aucuns trouveront un peu exagéré, jetons un coup d’œil dans le rétroviseur. Comment vivions-nous sans autoroutes ? C’est-à-dire avant que le Roi Mohammed VI ne prenne sérieusement les choses en main. Où partait cet argent ? Comment on gérait nos projets ? Quels étaient nos objectifs en la matière ? On livrait quoi ? Autant nos congratulations actuelles sont légitimes autant nos interrogations sur le passé sont fondées. Nous avons certes le bilan du cinquantenaire, un document consistant, mais on ne peut pas dire que ce soit un best-seller dans les librairies, le livre de chevet de nos concitoyens qui pour la plupart, même les alphabétisés, ne lisent rien, ou le vade-mecum des partis politiques. Revenons à notre joie !  Marrakech a dorénavant un prolongement maritime, une porte sur l’océan, que lui contestait le rugueux relief qui sépare les deux métropoles touristiques. Cet air du large va certainement donner une autre saveur à la ville ocre qui a toujours ensorcelé ses visiteurs pour mieux les soumettre à ses désirs. Agadir,  quant à elle, pendant longtemps capitale balnéaire triste qui a perdu de son éclat d’antan, aura une chance unique de renouer avec le succès qu’elle mérite si elle sait profiter de sa gémellité nouvelle avec Marrakech pour présenter des offres intelligentes à ses hôtes. Sinon, les bienfaits de l’autoroute sont connus. Comme ceux du chemin de fer ou de la machine à vapeur dans les siècles précédents. La prospérité peut suivre  si nous savons être à la hauteur des défis qui nous assaillent, si nous savons montrer de la résolution et si nous savons être une authentique nation solidaire qui ne laisse aucun de ses fils au bord de l’autoroute.

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