Editorial

Éditorial

La charge du gouvernement français, à des fins de transparence dit-il, contre les centres d’appels «offshore» alors qu’il vit les pires difficultés avec l’affaire Woerth-Bettencourt où il est justement question — et cette fois-ci pour de vrai — de transparence et d’équité fiscale est un peu pitoyable. Tout se passe comme si l’ambiance morale, ou éthique, du pays a atteint des sommets d’exigence, alors que tout concourt à croire que l’on file encore des enveloppes aux hommes politiques, pour ne s’occuper désormais, une sorte de délation, que du lieu duquel la personne vous dit «Allô» à l’autre bout de votre hot line préférée. Vraiment. Voilà un secrétaire d’Etat à l’emploi qui ira loin, ce Laurent Wauquiez. Les trois-quarts des centres d’appels sont en Afrique du Nord et plus particulièrement au Maroc. Les attaquer aujourd’hui sur la base d’un  calendrier plus politicien, voire démagogique, que rationnel sur le plan économique relève justement de ce mépris pour les gens que révèlent les affaires nauséabondes du gouvernement Sarkozy. Il veut attaquer les Arabes qui mangent le pain des Français sans même venir en France. Une sorte de racisme préventif à l’égard de gens qui n’ont qu’un seul tort, celui de rester chez eux et, surtout, de ne pas coûter cher à l’emploi. Ils ne demandent rien à personne. La logique de la mondialisation n’étant pas, nous semble-t-il, à sens unique. Sinon comment justifier moralement les profits faramineux faits par les entreprises françaises au Maroc et rapatriés en métropole, certes en tout bien tout honneur, mais au point que les flux coloniaux de l’époque paraissent ridicules aujourd’hui. L’indépendance est une mauvaise affaire ! On peut faire les comptes et l’on verra que M. Wauquiez dit des bêtises et surtout qu’il s’apprête à en faire pour tromper les Français sur les vrais problèmes qu’ils ont. 30.000 Marocains vivent du business des centres d’appels, si l’on rapporte leurs salaires cumulés, en moyenne 400 euros par mois, aux bénéfices nets de certaines multinationales françaises au Maroc on verra qu’il n’ y a pas photo. Alors de grâce…

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