Editorial

Éditorial

Après avoir été, sérieusement, gêné par l’offre d’autonomie marocaine le Polisario s’y adapte. Il voit, aujourd’hui, tout l’intérêt à prendre d’une main ce qui lui a été concédé, sans qu’il ne consente à aucune concession, et à continuer, avec l’autre main, à agiter le drapeau de l’indépendance. Le Polisario ne veut pas négocier l’autonomie, il l’a déjà, potentiellement. Il veut plus. Et  c’est là où nous pouvons perdre la main si nous ne nous ressaisissons pas.  Après les évènements de Laâyoune, c’est qui, aujourd’hui, un autonomiste? Nous définissons, pour bien nous comprendre, comme autonomiste tout partisan, sincère ou non, de l’autonomie sous souveraineté marocaine. Qui est, donc, cet autonomiste dans la conjoncture actuelle? C’est neuf fois sur 10 un séparatiste qui se cache en attendant son heure. La qualité d’unioniste, elle, n’est plus cotée en Bourse. Elle ne veut plus rien dire puisque la position officielle de notre pays elle-même n’est pas unioniste, elle est autonomiste. Donc exit les unionistes. Que reste-t-il donc? Les séparatistes ? Ceux-là, ils sont ouvertement contre l’autonomie. Ils peuvent être à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Et même quand ils deviennent autonomistes c’est, souvent, par tactique, pour avoir la possibilité de revenir au Maroc y fomenter des troubles. La difficulté aujourd’hui c’est que nous avons  transformé tous les Sahraouis en autonomistes sans que les termes de cette autonomie soient négociés — et pas qu’avec les Sahraouis du  Polisario — et sans que le périmètre de la souveraineté marocaine soit véritablement tracé. A force de crier «Autonomie ! Autonomie !»,  on risque de perdre l’essentiel. Il nous faut revenir à Dieu. Aux fondamentaux. Ce retour, en fait au bon sens, doit, selon la logique même, consister en une suspension de l’offre d’autonomie jusqu’à ce que l’on s’assure formellement de la volonté réelle de tous les partenaires de la négociation et de leur attachement à une solution politique négociée et mutuellement acceptable. Nous ne pouvons pas, alors que l’ordre public est violé, sans que la force publique ne s’exprime, et que des Marocains se font égorger par des terroristes, continuer à mettre en avant une «méthodologie» pacifiste que personne ne nous reconnaît et dont nous ne tirons aucun profit, ni politique ni diplomatique. Il faut abandonner cette posture contreproductive et dangereuse. Elle revient à se ligoter soi-même alors qu’il faut rendre coup par coup. Il vaut mieux pour le Maroc être un méchant qui maintient l’intégrité historique de son territoire, l’unité vitale de sa Nation, qui défend, bec et ongles, face au monde sa cause sacrée, qu’être un gentil — premier d’une classe improbable — dépouillé de la moitié de sa terre par un voisin irascible qui ne se conçoit, ad vitam æternam, que comme un ennemi irréductible.

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